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Voïvode Milenko Stojkovic

Le voïvode Milenko Stojkovic est un personnage incontournable de la première insurrection serbe (1804), il contribua pour beaucoup à l'indépendance de la Serbie tout en étant très controversé. Il est né à Klicevac dans la principauté de Pozarevac en 1769. Pendant un temps il commerça à Pozarevac, puis revint vivre à Klicevac comme riche propriétaire. Peu avant le début de l'insurrection il était déjà à la tête d'un groupe insurrectionnel.

La première grande bataille remportée par Milenko contre les Turcs fut pour la libération de Pozarevac.


Monument dédié à Milenko Stojkovic
Le destin de Milenko changea vraiment lorsqu'en 1804 fut prise la décision d'éliminer les quatre dahijes turques au pouvoir (Mehmed Focic-aga, Kucuk Alija, Aganlija et Mula Jusuf), exécrés par le peuple en raison de leur gouvernement autoritaire et despotique, et qu'il fut choisi par les Serbes mais également par le pouvoir turc (desquelles les dahijes s'étaient séparés et gouvernaient indépendamment) pour exécuter cette sentence. Avec l'aide de 50 hommes, Milenko Stojkovic partit pour la forteresse d'Adakale, endroit où se réfugièrent les dahijes et apporta à Ibrahim, intendant de la ville, une lettre dans laquelle était donné les raisons de sa venue. Pris de peur, Ibrahim indiqua la maison dans laquelle se cachaient les dahijes et la même nuit Milenko les attaqua. Après plusieurs heures de combat les dahijes furent assassiner et leur tête furent emmener à Belgrade comme trophée. En récompense, Milenko reçut les honneurs, une grande somme d'argent et devint un héros ce qu'il confirma dans les batailles suivantes.

En 1805, La Porte voulant étouffer l'insurrection, demanda à Hafis-Pacha de Nis de calmer les foules. Près du village de Ivankovac, Milenko entreprend avec son armée de réaliser une ligne fortifiée, en creusant des tranchées, pour empêcher les Turcs de prendre position le long de la Morava. Voyant cela, Hafis-Pacha demanda à Milenko de rendre les armes et de s'écarter de sa route en lui proposant en échange des biens. La réponse de Milenko fut :
    -"Nous ne gênons pas le Vizir, il n'a qu'a passer par là où il allait d'habitude vers Jagodine et Palanka". Hafis-Pacha commençant à s'échauffer lui répond : "Je ne vais pas demander à un Haïdouk par où je dois passer, éloigne toi de là si tu ne veux pas avoir des malheurs". Milenko répondit :
    -"C'est pas tes menaces qui me feront m'éloigner, attaque avec toute ton armée, que je sois maudis si je m'éloigne".
Après une bataille sanglante, Hafis-Pacha fut repoussé et blessé, il rentra à Nis.

En 1806, il conquit Porec et y installa son quartier général.

En février 1807, le parlement de Belgrade par le décret de Petar Jokic décida que : "Milenko devienne commandant et prenne sous son commandement la moitié de l'armée de la région du Danube pour attaquer la région de Krajna". Le Voïvode Milenko traverse avec son armée la rivière Miroc, prend position près du village Stubik, et là se fait encercler par une nombreuse armée turque. De cette délicate position, il se fait dégager par Karadjordje et un général Russe Isaijev.

Après cette aventure, Karadjordje rentre en conflit avec le Voïvode Milenko. En 1811, à l'assemblé de Belgrade, il est décidé d'expulser du pays Milenko et Petar Dobrnja. Cet exil suscite des protestations dans la ville de Gradiste près de Klicevac, mais ne change rien à la décision.

Milenko s'installe alors en Russie, où il perçoit une rente annuelle de 300 ducats or. Cet argent lui permet d'acquérir une grande propriété, dans laquelle il vécut jusqu'à la fin de ses jours.

Voici comment le Voïvode Milenko Stojkovic à été décrit par ses contemporains :
Vuk Karadjic le réformateur de la langue Serbe a écrit : "Milenko était de taille moyenne, il avait le teint mat et était assez beau. Je ne l'ai croisé qu'une seule fois dans les rues de Belgrade. Les gens qui le connaissaient, disaient qu'il était intelligent et courageux, il parlait très peu et tout son entourage avait une grande peur de lui."

Petar Jokic a dit de lui : "Milenko était le meilleur, le plus héroïque de tous les Voïvodes."

En 1807, l'envoyé russe en Serbie Radofinikin disait de Milenko : "Milenko sait lire et écrire, il est humble et héroïque à la fois."

Cet homme tant vanté, avait un faible pour les femmes, et cela jusqu'à créer son propre harem.

Vuk Karadjic a également écrit à propos de Milenko : "Au début de l'année 1807, lorsque les Serbes ont tué les Turcs de Belgrade, il a fallu s'occuper de leurs veuves et de leurs orphelins. Pour s'en débarrasser, les Serbes les expédiairent en Turquie par le Danube. Près de Porec, les embarcations transportant les femmes turques étaient arrêtées par Milenko et il choisissait les plus belles pour alimenter son harem."

La femme de Milenko, Milena vivait à Klicevac alors que lui était entouré des femmes turques à Porec. Par vengeance elle se mit à fréquenter les garçons de Klicevac. Lorsqu'en 1811 on l'expulsa de Serbie, il emmena avec lui en Karavalachie (Valachie Noire) les femmes turques qui lui restait. Mais après quelques mois, lorsqu'il commença à manquer d'argent ,il leur dit : "Je garde celle-ci (Katinka), les autres vous pouvez aller où bon vous semble, que ce soit en Serbie ou en Turquie."

En Russie, Milenko a appris à lire et à écrire le russe. Sa première femme lui a donné trois fils : Milan, Ivan et Zivan et une fille. Il est mort à Bahci Sérail en Crimée vers 1830, sans avoir revu son pays.


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