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Les souverains serbes du XIXème et XXème sciècle
Deux
dynasties, les Karadjordjevic et les Obrenovic, se sont disputées
le pouvoir tout au long du XIXème et au début du XXème siècle, tout
en obtenant progressivement l'autonomie et l'indépendance de la
Serbie aux dépens de la Turquie.
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Djordje Petrovic Karadjordje |
Fondateur de la dynastie serbe des Karadjordjevic (1804-1813)
(Visevac Sumadija, v. 1762 - Radovanje, 1817)
D'origine
modeste, Karadjordje devint le chef de la première insurrection
serbe contre les Turcs. Il se maria avec Jelena Jovanovic de Malusev
peu avant la guerre austro-turque. En 1803, un an avant le début
de l'insurrection il réussi à réunir la plupart des grandes familles
de la Sumadija à la cause nationale. Après sa victoire sur les Turcs
à Misar (1806), il se fit proclamer prince héréditaire des Serbes,
en 1808. Une contre-offensive turque mené en 1813 vint étouffer
l'insurrection et obligea Karadjordje ainsi que tous les voïvodes
à l'exile en Autriche. S'associant à un projet grec de libération
des Balkans et à la création d'un état semblable à l'ancienne Byzance,
il revint en Serbie en 1817 pour rencontrer le prince Milos Obrenovic.
Celui-ci, pour des "raisons d'état" le fit assassiner. Sa tête fut
envoyée au sultan comme trophée.
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Milos Obrenovic |
Prince de Serbie (1817-1839 et 1858-1860)
(Srednja Dobrna 1780 - Belgrade 1860)
Fils
d'un paysan pauvre (Todor Mihailovic), Milos prit le nom de famille
Obrenovic de son beau-père Obren Martinovic. Dans sa jeunesse, Milos
fut serviteur chez un riche marchant jusqu'à la première insurrection,
à laquelle il participa avec son frère Milan. Il se fit reconnaître
prince de Serbie à la faveur de la seconde insurrection contre les
Turcs (1815) et après avoir fait assassiner Karadjordje (1817).
La Porte lui accorda le titre de prince héréditaire en 1830. Mais,
neuf ans plus tard, Milos, qui s'était rendu impopulaire en raison
de son gouvernement despotique et de sa grande fortune, dut abdiquer
et partir en exile en Valachie. Il fut rappelé en 1858, après la
déposition d'Alexandre Karadjordjevic. Sous son règne la Serbie
devint autonome, et c'est lui qui amorça la création de l'état serbe.
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Michel Obrenovic |
Prince de Serbie (1839-1842 et 1860-1868)
(Kragujevac, 1823 - Topcider, 1868)
Fils
de Milos Obrenovic et de la princesse Ljubica, il succéda à son
père après la mort de son frère aîné Milan en 1839 mais, impopulaire,
il dut abdiquer au bout de trois ans et fut remplacé par un Karadjordjevic.
Cependant, le vieux Milos revint au pouvoir en 1858 et Michel lui
succéda à nouveau sans heurt en 1860. Il réorganisa l'armée, effectua
diverses réformes ayant pour objet de moderniser le pays et obtint
des Turcs l'évacuation des dernières forteresses qu'ils occupaient
en Serbie. Une conjuration de palais aboutit à son assassinat dans
le parc de Topcider à Belgrade dans des circonstances non élucidées.
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Alexandre Karadjordjevic |
Prince des Serbes de 1842 à 1858
(Topola, 1806 - Temesvar, 1885)
Fils
de Karadjordje, il fuit la Serbie avec son père en 1813 et revient
en 1839. En 1841 il devint officier et porta le grade d'adjudant
du prince Michel Obrenovic. Après le départ de Michel il devint
prince serbe. Il régna sur la Serbie pendant 16 ans avec peu de
succès.
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Milan Obrenovic |
Prince (1868-1882), puis roi de Serbie (1882-1889)
(Iadi, 1854 - Vienne, 1901)
Neveu
de Milos Obrenovic, il succéda à l'âge de quatorze ans à son cousin
Michel comme prince régnant de Serbie. Il fut le premier à nouer
des relations diplomatiques avec la Russie. Sous la pression populaire
il déclara une première fois la guerre aux Tucs (1876). Sous influence
russe, il déclara une seconde fois la guerre aux Turcs (1877),ce
qui abouti à l'agrandissement de la Serbie avec la conquête de Pirot,
Nis, Toplica et Vranje ; et à la reconnaissance de l'indépendance
de la Serbie (traité de San Stefano, 1878). Il prit le titre de
roi en 1882. Corrompu et vénal, il se rendit très impopulaire par
sa politique autoritaire et une guerre malheureuse contre la Bulgarie
(1885). Il dut abdiquer (1889) en faveur de son fils Alexandre.
Celui-ci le rappela en 1893 et le nomma généralissime ; en 1900,
Milan prit définitivement le chemin de l'exil.
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Alexandre Obrenovic |
Roi de Serbie (1889-1903)
(Belgrade, 1876 - Belgrade, 1903)
C'est
le dernier de la dynastie des Obrenovic. Il accéda au pouvoir après
l'abdication de son père Milan. Quatre ans après son accession au
trône, il supprima la constitution libérale. Très impopulaire, surtout
en raison de son mariage avec Draga Masin, ancienne dame de palais
de sa mère. Il fut renversé et assassiné avec sa femme par une conjuration
militaire mené par Dragutin Dimitrijevic Apis membre de l'organisation
la main noir.
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Pierre Ier Karadjordjevic |
Roi de Serbie (1903-1918), puis des Serbes, des Croates et des
Slovènes (1918-1921)
(Belgrade, 1844 - Belgrade, 1921)
Fils
d'Alexandre Karadjordje, prince des Serbes de 1842 à 1848, il fut
contraint à l'exil après la chute de son père et combattit dans
les rangs français en 1870-1871. Il fut appelé au pouvoir par l'assemblé
à la suite de l'assassinat d'Alexandre Obrenovic (1903). Pour contrecarrer
la politique expansionniste autrichienne il s'appuya sur l'alliance
russe. Durant la guerre de 1914-1918, il confia la régence à son
fils Alexandre et assuma le commandement de l'armée serbe, avec
laquelle il se replia en Albanie. La défaite des Empires centraux
permit à la Serbie de réunir, au sein d'un même État, les Croates,
les Serbes et les Slovènes.
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Alexandre Ier Karadjordjevic |
Roi de Yougoslavie (1921-1934)
(Cetinje, 1888 - Marseille, 1934)
Fils
de Pierre Ier, roi des Serbes, des Croates et des Slovènes. Il établit
un régime dictatorial et fit voter des lois lui donnant tous les
pouvoirs. Il fut assassiné par des terroristes croates lors d'un
voyage officiel en France.
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Pierre II Karadjordjevic |
Roi de Yougoslavie (1934-1945)
(Belgrade, 1923 - Los Angeles, 1970)
Fils d'Alexandre Ier, il régna d'abord sous la tutelle de son oncle, le prince Paul. En mars 1941, il prit le pouvoir après l'exile de son oncle et dénonça l'alliance avec l'Allemagne de celui-ci. Mais l'invasion de la Yougoslavie par les forces de l'Axe, au mois d'avril, le contraignit à se réfugier à Londres. A la libération, en 1945, il ne put rentrer dans son pays, où la république fut proclamée avec à sa tête le président à vie Tito.
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